Kyu Kyu
Accueil | Nos Insights

Cartographier les métiers de l’industrie ferroviaire, dans le cadre d’une démarche prospective

Emploi et compétences Etudes
Cas clients
Cartographier les métiers de l’industrie ferroviaire, dans le cadre d’une démarche prospective

Dans le cadre de l’EDEC (Engagement de Développement de l’Emploi et des Compétences) de l’industrie ferroviaire signé en novembre 2023, notre cabinet a réalisé la cartographie des métiers, compétences et formations de la filière.

Dans un contexte de transition écologique, mais également de mutations techniques et technologiques et d’évolution des modèles économiques, les entreprises du secteur font face à d’importants défis en matière d’emploi et de compétences. Il était essentiel de réaliser un état des lieux approfondi de l’existant, mais également des mutations en cours et à venir, afin de dresser une cartographie métiers conforme à la réalité du terrain et pérenne dans le temps. Une analyse prospective préalable au travail de rédaction des fiches métiers de la cartographie a ainsi été menée.

Ces travaux permettent d’outiller les entreprises dans le pilotage stratégique de leurs politiques RH et dans l’adaptation des parcours professionnels. Par ailleurs, les fiches métiers réalisées sont un véritable outil d’attractivité des métiers pour un public plus jeune souhaitant se renseigner, et peut-être s’orienter, vers les métiers de l’industrie ferroviaire.

Un marché ferroviaire dynamique et de plus en plus international

Le marché ferroviaire mondial est en pleine croissance, porté par des besoins accrus de mobilité durable et des carnets de commandes historiquement hauts. En Europe, l’ouverture à la concurrence stimule également l’innovation, même si la montée en puissance de l’industriel chinois CRRC, et son rachat du groupe allemand Vossloh, perturbe le marché. L’industrie ferroviaire continue toutefois de s’internationaliser avec son lot d’opportunités et de défis. L’exemple de la création de « sites jumeaux » illustre parfaitement cette contradiction : les entreprises s’implantent sur des marchés étrangers pour accroître leur compétitivité (mieux répondre à la demande locale, réduire les délais de livraison, bénéficier d’incitations fiscales…) entraînant souvent la réduction des activités sur les sites d’origine. Au niveau national, une décentralisation du marché ferroviaire français s’opère avec le renforcement du rôle des AOM régionales. Cette décentralisation permet l’amélioration de l’offre locale mais pose divers défis en matière de coordination et d’intégration des différentes solutions de transport.

Une filière confrontée à des tensions et des mutations diverses

La croissance de l’activité ferroviaire est portée par plusieurs facteurs structurels : forts besoins de renouvellement du parc ferroviaire existant, intérêt mondial grandissant pour le moyen de transport décarboné qu’est le ferroviaire dans un contexte de transition écologique, urbanisation croissante et développement des systèmes de transports en commun… L’étude projette ainsi une activité du secteur en croissance d’ici à 2035. Les besoins en recrutement semblent, eux aussi suivre cette tendance, bien que les différents scénarii modélisés prévoient des taux de croissance parfois plus prudents. A titre d’illustration, sur l’activité « Construction de locomotives et d’autre matériel ferroviaire roulant », les besoins atteindraient entre 7 430 et 10 120 recrutements au total sur la période 2024-2030 (tous métiers confondus), soit entre 1 050 et 1 450 par an en moyenne (scénario central de la projection).

Ainsi, même si elle profite d’un marché des affaires favorables, l’industrie ferroviaire fait face à de nombreuses mutations. Nous avons ainsi identifié 3 familles de facteurs d’évolution pour les métiers de la filière :

  • les facteurs technologiques et techniques (maintenance prédictive, intégration de l’IA et des modèles de données, mobilité autonome…) ;
  • les facteurs liés à la transition écologique et énergétique (électrification et développement de nouvelles motorisations, adaptation au changement climatique et respect de l’environnement…) ;
  • les facteurs liés à l’environnement marché (attentes usagers et optimisation du confort, servicisation de la mobilité).

11 facteurs ont ainsi été recensés, chacun impactant de manières différentes les métiers : en termes d’horizons d’impact, de dynamiques métiers et de compétences impactées.

72 métiers intégrés à la cartographie

Cette cartographie avait pour objectif premier de dresser un inventaire des différents métiers présents dans l’industrie ferroviaire, en identifiant les métiers spécifiques à la filière, et ceux communs aux autres industries. Il a été convenu de s’appuyer sur les cartographies de la filière déjà produites, comme celles de l’Observatoire Paritaire de la Métallurgie. 72 métiers ont ainsi été identifiés. 62 d’entre eux ayant déjà une fiche métier existante au sein de l’Observatoire Paritaire de la Métallurgie, celle-ci a été retravaillée pour convenir aux exigences de cette nouvelle cartographie et refléter les spécificités de l’industrie ferroviaire. Pour les 10 métiers restants, une fiche métier ad hoc a été créée, se basant sur l’analyse documentaire réalisée, le contenu des différents échanges conduits ainsi que sur les fiches du référentiel ROME lorsque cela s’avérait pertinent.

Par ailleurs, 4 métiers ont été identifiés comme étant spécifiques à l’industrie ferroviaire : conducteur / conductrice de manœuvre, responsable de maintenance des infrastructures électriques ferroviaires, technicien / technicienne de maintenance freiniste et technicien / technicienne de signalisation électrique.

Les facteurs d’évolution des métiers identifiés au sein de ce rapport ont également été retranscrits dans les fiches métiers. En effet, pour chaque métier, il a été indiqué quel(s) facteur(s) pourrai(en)t l’impacter, et dans quelle mesure.

En complément de cette cartographie, un travail de recensement a été mené afin d’identifier plus précisément des certifications permettant d’accéder aux métiers. Ce recensement, distinct des fiches métiers, a permis de constituer une liste regroupant diplômes, titres professionnels, CQPM, habilitations, CACES, etc.

Grâce à l’analyse prospective menée en amont, cette cartographie ne se contente pas de refléter l’existant : elle projette les métiers du ferroviaire dans l’avenir. Elle offre ainsi une vision dynamique et structurante, permettant d’accompagner la filière dans ses grandes transformations et d’inspirer de nouvelles vocations. Un véritable levier pour renforcer l’attractivité du secteur et construire les compétences de demain.

Principales réalisations               

  • Analyser les principales évolutions impactant les métiers de l’industrie ferroviaire
  • Modéliser les besoins en emploi et en recrutement de la filière d’ici à 2035
  • Identifier les métiers de l’industrie ferroviaire (métiers spécifiques à la filière ou transverse à d’autres industries)
  • Rédiger les différentes fiches des métiers identifiés
  • Recenser des certifications permettant d’accéder aux métiers

Chiffres clés :

  • 72 métiers de l’industrie ferroviaire répertoriés
  • Une croissance annuelle de l’activité qui atteindrait 2,5% sur la période 2024-2035 (modélisation KYU, scénario central)
  • Des besoins en main d’œuvre atteignant 17 697 salariés en 2030 (modélisation KYU, scénario central, activité 3020Z : Construction de locomotives et d’autre matériel ferroviaire roulant)

Pour en savoir plus, consultez l’étude publiée par OPCO 2i.

Sur le même thème

Diagnostics 2030 TPU - TF

pixel
En savoir plus
image-daryl-2.jpg