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Second mandat d’Emmanuel Macron : quelles orientations emploi-formation anticiper ?

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Second mandat d’Emmanuel Macron : quelles orientations emploi-formation anticiper ?

Les tendances emploi-formation des cinq prochaines années devraient s’inscrire dans le prolongement des priorités définies pendant le premier mandat d’Emmanuel Macron :

  • Une orientation de l’offre de formation vers des compétences d’avenir, notamment liées aux transitions numériques et écologiques, et destinées à répondre aux tensions au recrutement ;
  • La reconduction, voire le renforcement, des dispositifs créés depuis 2018 (EDEC, aides à l’apprentissage, Comités stratégiques de filières, Transitions Collectives, Conseil en évolution professionnelle…) ;
  • Un encadrement de plus en plus strict de la formation et de la certification.

Pour les acteurs de l’emploi et de la formation, ces diverses tendances impliqueront un besoin accru en réflexion prospective, afin d’éclairer les décisions à l’aune des évolutions métiers-compétences à anticiper.

 

LES PRINCIPALES MESURES DU PREMIER QUINQUENNAT MACRON

Le système de la formation professionnelle en France a fait l’objet d’importantes réformes au cours des quatre derniers quinquennats, en 2004, 2009, 2014 et 2016 notamment. Le premier mandat d’Emmanuel Macron n’a pas fait exception, avec l’adoption en septembre 2018 d’une réforme de grande ampleur : la loi pour la liberté de choisir son avenir professionnel. Parmi les changements qu’elle a instaurés, il est possible de retenir par exemple :

  • La création de France compétences, nouvel organe régulateur et financeur de la formation ;
  • La monétisation du compte personnel de formation (CPF) ;
  • La transformation des OPCA en OPCO (opérateurs de compétences) ;
  • Les nouvelles obligations en matière de qualité et modalités de certification pour les organismes de formation ;
  • La centralisation de la collecte de la contribution à la formation professionnelle (CFP) par les URSSAF.

En parallèle, le gouvernement a présenté en 2017 un Plan d’investissement dans les compétences (PIC), s’inscrivant dans le cadre de son « Grand plan d’investissement 2018-2022 ». Mis à jour en septembre 2021, le PIC s’appuie sur un relai régional (via des Plans régionaux d’investissement dans les compétences) et s’articule autour de trois objectifs :

  • Le soutien aux secteurs en tension;
  • La formation des salariés ;
  • La formation des demandeurs d’emploi de longue durée.

Avec la réélection d’Emmanuel Macron le 24 avril 2022, les dynamiques enclenchées devraient être poursuivies, voire renforcées.

 

LES ORIENTATIONS EMPLOI-FORMATION À ANTICIPER AU COURS DES PROCHAINES ANNÉES

  • Un fort développement des formations et initiatives liées aux compétences et métiers d’avenir

Le gouvernement a exprimé la volonté d’orienter la formation vers des métiers et compétences « d’avenir », liés en particulier aux transitions écologiques et numériques. Cette volonté s’inscrit dans la lignée des investissements prévus dans le cadre du plan « France 2030 », ainsi que du « Green Deal » de la Commission européenne. Une autre priorité est de mieux répondre aux tensions au recrutement rencontrées par de nombreuses entreprises. L’étude « Les Métiers en 2030 », menée par la Dares et France Stratégie, publiée en mars 2022, identifie par exemple les métiers où les besoins en recrutement devraient s’accentuer dans les prochaines années (agents d’entretien, aides à domicile, conducteurs de véhicules, ouvriers qualifiés de la manutention…).

Le dernier baromètre KYU des tensions au recrutement, réalisé en mars 2022, se penche justement sur les métiers et secteurs de la deuxième ligne, sur la base des données analysées grâce à l’outil Komète développé par KYU.

Baromètre KYU sur les tensions au recrutement – Métiers de la deuxième ligne – Edition mars 2022

  • Une reconduction des dispositifs créés depuis 2018

Plusieurs dispositifs ont été créés pour soutenir les objectifs identifiés par le gouvernement, dont les Transitions collectives et le Conseil en évolution professionnelle pour les actifs occupés afin d’accompagner les reconversions, les Engagements de développement de l’emploi et des compétences (EDEC), les Comités stratégiques de filières (CSF), les aides à l’apprentissage, etc. Ces dispositifs devraient a priori se voir renforcés au cours du prochain quinquennat, avec par exemple la signature de nouveaux EDEC. Ceux-ci devraient être davantage axés sur la question écologique, après une première génération principalement consacrée à la transition numérique.

Sur la question de l’alternance, Emmanuel Macron a déclaré pendant sa campagne vouloir dépasser le cap du million d’apprentis formés par an, s’engageant à pérenniser les aides à l’apprentissage censées arriver à échéance le 30 juin 2022.

  • Une tendance à la baisse du nombre de formations et certifications, avec un contrôle de la qualité et de la transparence de plus en plus strict

Emmanuel Macron a indiqué vouloir « déréférencer les formations qui ne sont pas suffisamment qualifiantes et qui ne permettent pas de déboucher sur un emploi durable ». Cette annonce s’inscrit dans une volonté globale du gouvernement de « rationaliser » et garantir la qualité de l’offre de formation et de certification, ce qui n’est pas sans générer des inquiétudes chez les professionnels de la formation. Ainsi, les centres de formation doivent obligatoirement avoir obtenu le label Qualiopi pour bénéficier de financements issus de fonds mutualisés ou publics, tandis que le nombre de certifications enregistrées au RNCP (Répertoire national des certifications professionnelles) et au RS (Répertoire spécifique) a considérablement diminué depuis la mise en place de procédures plus strictes par France compétences.

  • D’autres réformes potentielles à suivre de près

D’autres projets de réformes ont été évoqués par Emmanuel Macron et son entourage lors de la campagne présidentielle :

  • Réformes du travail (baisse des charges pour les travailleurs indépendants, partage des profits dans les entreprises versant des dividendes…) ;
  • Réforme de l’assurance-chômage ;
  • Réforme des retraites ;
  • Création d’un compte « épargne-temps » pour monétiser les jours de congé et RTT ;
  • Recentrage des aides à l’emploi via la transformation de Pôle Emploi en « France travail».

La mise en œuvre éventuelle de ces réformes devra être suivie attentivement, car elles auront des impacts très concrets pour les acteurs de l’emploi et la formation.

 

COMMENT KYU PEUT VOUS AIDER À RÉPONDRE À CES ENJEUX

  • En accompagnant nos clients dans leurs démarches prospectives

Notre équipe emploi-formation est experte dans la réalisation d’analyses prospectives, tant qualitatives que quantitatives. Nous mesurons les tendances selon une méthodologie éprouvée, en interrogeant les professionnels et en objectivant nos analyses. Nous anticipons les évolutions des besoins en métiers, compétences et formations est indispensable pour éclairer les réflexions et décisions paritaires. Pour les entreprises, disposer d’une vision prospective facilite la mise en place d’une Gestion des Emplois et Parcours Professionnels (GEPP, anciennement GPEC), instrument clé de développement et d’attractivité.

A titre d’illustration, KYU conduit actuellement des travaux de GPEC/GEPP dans les secteurs du logement, du BTP, de l’ingénierie, du numérique, entre autres.

  • En contribuant à sensibiliser à l’importance des compétences numériques et environnementales, et en favorisant leur intégration à l’offre de formation et de certification

Cette démarche peut prendre diverses formes, à commencer par la réalisation d’études dédiées à ces thématiques. Pour les branches professionnelles, il s’agit également de mieux prendre en compte ces sujets dans la mise à jour de ressources clés (référentiels, fiches métiers…).

Récemment, KYU a contribué à des projets ambitieux autour de nouveaux campus thématiques, en accompagnant le CMQ (Campus des Métiers et Qualifications) Bâtiment durable en Bretagne dans la mise en valeur de l’offre de formation verdissante, ainsi que la création de Campus autour de la maintenance, de l’aéronautique et du numérique. Ce type de projet permet de développer l’employabilité des apprenants, en les formant à des compétences d’avenir, répondant concrètement aux besoins des entreprises et aux enjeux liés aux transitions numérique et écologique.

  • En soutenant les certificateurs dans leur processus d’enregistrement de certifications

Le renforcement des exigences de France compétences nécessite un travail accru pour justifier la valeur d’usage des certifications, se basant notamment sur les listes de métiers et compétences émergents (enquêtes annuelles de Pôle Emploi sur les Besoins en Main d’œuvre, métiers en tension identifiés par le Conseil économique, social et environnemental…).

Depuis 2020, KYU a développé une expertise dans l’enregistrement de certifications et est intervenue pour de nombreux secteurs d’activité (construction, industrie, agriculture, etc.). Nos équipes ont également accompagné les branches de la construction dans la réponse à l’appel à contributions pour identifier les métiers en particulière évolution et ainsi permettre une procédure d’enregistrement simplifiée.

  • En réalisant des travaux d’évaluation de politiques publiques

La multiplication des EDEC et des dispositifs qui reposent sur des fonds publics rend indispensable l’évaluation des démarches entreprises. L’exercice d’évaluation permet de rendre compte de l’efficacité globale des actions menées, de la cohérence des moyens mis en œuvre pour leur réalisation, de leur pertinence et enfin de leur durabilité. Cet exercice s’inscrit également dans une logique d’amélioration continue.

  • En ancrant nos travaux dans une approche « data » très robuste

Toutes ces approches nécessitent d’être alimentées par des données objectivées. Nous disposons d’une équipe dédiée à la collecte et la gestion des données publiques et privées, et avons développé des outils pouvant être mis à la disposition de nos clients (tableaux de bord, diagnostics…) pour répondre à leurs besoins à travers notre solution Komète.

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