Selon un récent sondage d’Opinionway pour l’Institut Supérieur de l’Environnement et l’Ecole des nouveaux métiers de la Transition Ecologique, près de la moitié des Français pourraient envisager de travailler dans le domaine de la Transition Ecologique à moyen terme. Près d’1 Français sur 2 envisage de travailler dans le secteur de la transition écologique – Institut Supérieur de l’Environnement – ISE (institut-superieur-environnement.com).
1,1 million d’emplois « verts » devraient être créés d’ici 2050 (dans le cadre du plan de Transformation de l’Economie Française). Cependant le manque de pédagogie et de formations freinerait les projets de carrière dans le domaine. Aujourd’hui, notre appareil de formation est-il prêt à cette transition ?
Les contenus des certifications professionnelles induisent de manière automatique et systématique la transformation des contenus de formation et une meilleure reconnaissance des compétences en lien avec la transition écologique.
Le cabinet KYU s’est donc penché sur la question, en évaluant, par secteur d’activité, le degré de verdissement de plus de 7 000 certifications inscrites au Répertoire National des Certifications professionnelles.
Les résultats de cette première analyse posent question. En effet, bien que 56% des référentiels de certification affichent des compétences de sensibilisation aux enjeux de transition écologique (très souvent intégrées à des blocs transverses QHSE par ailleurs), seuls 2% d’entre eux intègrent des compétences dédiées à la transition écologique.
Ainsi, pour les certificateurs, l’intégration de ces enjeux sur les métiers reste, en grande partie, au stade de sensibilisation des apprenants. C’est pourtant une bascule essentielle : aller au-delà des compétences transverses et apporter des compétences techniques pour rendre possible le verdissement des métiers.
Les secteurs de la construction ; de la production d’électricité, de gaz, de vapeur et d’air conditionné ; ainsi que de l’agriculture ont initié cette bascule. En effet, les certifications associées à ceux-ci présentent des degrés de verdissement plus élevés que la moyenne. Le verdissement des certifications semble être particulièrement stratégique compte tenu du développement des emplois verts (ayant une finalité environnementale) et verdissants (dont l’exercice évolue avec les préoccupations environnementales) dans ces secteurs d’ici les prochaines années.
La marche est néanmoins encore haute pour que l’offre de formation s’ajuste afin de répondre aux besoins terrain.
Retrouvez ici notre cartographie du degré de verdissement de l’offre de formation initiale.
Méthodologie :
Nous avons réalisé une table de passage entre les codes NSF (Nomenclature des Spécialités de Formation) de chacune des certifications et les codes NAF 21 de la Nomenclature d’activités françaises (les activités sont réparties en 21 secteurs, détaillés ici : Nomenclature d’activités française | Insee). Chaque certification a ainsi été reliée à un grand secteur d’activité.
Le périmètre de la cartographie correspond à l’ensemble des certifications de niveau 3 (CAP, BEP…) au niveau 6 (Bac+3, Bac+4) inscrites au Répertoire Nationale des certifications professionnelles.
A partir de l’analyse des blocs de compétences de chaque certification, KYU a élaboré une échelle de verdissement des formations allant de 0 à 3, construite de la manière suivante :
- 0 : La certification n’adresse pas de notion spécifique en lien avec la transition écologique.
- 1 : La certification ne propose pas de module spécifique à la transition écologique – les apprenants sont sensibilisés à ces enjeux au travers d’interventions ponctuelles ou de quelques modules spécifiques.
- 2 : La certification contient un ou plusieurs modules spécifiques à la transition écologique (modules de formation sur la rénovation, les éco matériaux, la gestion et le tri des déchets, etc…)
- La certification est dédiée à 100% à l’apprentissage de savoirs et savoir-faire en lien avec la transition écologique.